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 Bruits et bruitages:

 

 Ca sonne trop fort, les bruits et les bruitages de l’absence,

Gong dans la cervelle de l’amour indécent

Hystériques attentes abîmées par les couvertures

trop laineuses des sentiments

Elle se courbe d’amour

Supplie agenouillée, à l’instant de passer

Elle se roule sur le parquet des vagues

Elle s’écorche avec rien que des souvenirs !

 

Ça sonne trop fort les bruits et les bruitages de l’absence

Cymbale dans le cœur de l’amour perdu

La sueur ne suinte plus que sur des pores infectés

Les maladies se sont toutes échappées

L’angoisse seule l’aide à s’étouffer

Ne résistent que des joies asséchées !

 

Ça sonne trop fort les bruits et les bruitages de l’absence

contrebasse dans le poumon de l’amour vaincu

quand le fil devient une corde tordue

qui affectueusement invite à être pendu

il faut atteindre la vertu de la complainte

Et soulever ses pas au-delà de la terre !

 

ça sonne trop fort les bruits et les bruitages de l’absence

triangle dans l’artère de l’amour incolore

Une trace féconde qui se gomme

Ridicule trait de la croyance

Qui échoue dans le labyrinthe de l’étreinte ?

de celui qui hulule à l’oreille de la liberté

ça sonne trop fort les bruits et les bruitages de l’absence

Dans la tombe des trompettes de la résistance

 

 

Le pouvoir 

 

 La branche se contorsionne sur le très, très, très vieil arbre.

 Elle l’enlace

 Elle a aiguisé ses ronces pendant de longues heures

 Avec minutie et despotisme elle a ordonné aux feuilles de s’exécuter

 Elles ont alors enfanté une myriade de crochets

 Elle veut manger la sève 

 La branche s’accroche, elle a prévu les tempêtes, ouragans et cyclones.

 Elle a grossit parfois, maigri parfois, en s’agrippant avec frénésie

 Avec dextérité elle a su extirper tous les lierres perturbateurs

 A ses pieds ils rampent exténués

Elle veut engloutir le terreau 

La branche est à la souche, et puise dans les racines

Elles s’accouplent

Elle a séduit les bêtes du dégoût

Avec la pluie elle a humé chaque goutte d’eau

S’est aspergée de leur parfum les plus intimes

Elle veut boire la source  

La branche se mire dans la lumière

Elle a jauni pour séduire l’arc-en-ciel

Avec charme elle a coloré la moindre parcelle invisible

Elle a su faire converger vers elle toutes les couleurs

Elle veut posséder la lumière 

La branche, a mangé la sève, englouti le terreau, bu la source, possédé la lumière

Mais le très, très, vieil arbre protégeait, Le bourgeon de la tolérance.

 

Plage  

 La mer m’a regardé

Avec des yeux immenses

Elle est mal coiffée ce matin !

Elle est agitée

D’une vague à l’autre apparaissent les nuances 

Le soleil m’a observé

Je l’ai vu

Même s’il se camoufle derrière le nuage

Il est mal rasé 

Mécontent de se faire piéger

D’un rayon à l’autre apparaissent les enfances

 L’horizon m’a scruté

Avec sa ligne indéfinie

Il est tout zigzague

Et se permet de se perdre

D’un trait à l’autre apparaissent les égarements 

 Le sable m’a jugé

Derrière quelques galets érodés

Il s’est glissé sous mes pieds

Et m’a entraîné vers la mer sous le soleil

D’algues en algues apparaît l’épuisement  

Rebelle  

Ils ont l’habitude les enfants de la rue au bord du bitume,

De traîner un soulier et de racler le sol

Pour jubiler joyeux, la crainte qu’ils consument

La casquette masquant les idées d’envies folles 

Souvent habitués à déclencher de la musique

Ils s’attroupent amis des murs gris inanimés

Et trahissent, insolents, les volontés civiques.

Le casque aux oreilles pour ne pas écouter 

Parfois maugréant d’une seule voix rauque

Ils tournent les regards vers le triomphe des barres

Pour accentuer la marge d’un mépris glauque

Le pantalon trop large, voile les amarres 

La tribu est pâle d’un manque de soleil

Et n’ose appeler ni père, ni mère

Pour échapper à l’opprobre d’un besoin de merveilles

La veste grande ouverte aux poches éphémères 

Ils se séparent soucieux quand vient la police

Il aurait fallu jouer quand ils étaient moins grandsI

Ils reconnaissent la prison dans un regard d’injustice

Sur leurs joues poussent des boutons charmants. 

Les jeunes de mon quartier, gênent le passant et le passage

Une horde d’enfants qui distribuent ostensiblement

La détresse des pays perdus loin du béton à cages

Dans la tête la misère imagine le pouvoir de l’argent 

Mais sait-on qu’ils ont au creux des yeux une offre à faire ?J

’ai vu l’enfant se baisser, et ramasser la politesse

Me la donner avec tant de délicatesse

Parce que je m’étais heurtée aux pavés des contraires 

Nos regards confrontés à nos illégitimes patiences

Avaient des pupilles de vies de connivences

Ces jeunes là ne sont pas habillés des costumes des régimes

Ces jeunes là ont seulement costumé nos consciences. 

Sur l’île  

Sur l’île de la tendresseLes deux amants s’allongent

Entre trois ou quatre doigtsLes fleurs se prélassent

De blanc et de parme

Entre une ou deux épaules

Les herbes se hissent

De vert clair et de vert translucide

Entre deux bouches

Se déshabillent les lèvres

Les deux amants se lovent

Amour randonneur

Enchâsse la verdure

Brode les cyclones

Cueille les climats

Dans la ronde des temps. 

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